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De la Pitié à la RATP : retour sur une perversion politico-médiatique

  • Photo du rédacteur: E. Dufier
    E. Dufier
  • 6 mai 2019
  • 4 min de lecture

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Christophe Castaner, Ministre de l’Intérieur et auteur du mensonge public sur la Pitié-Salpétrière


Nous sommes le 1er mai, le soleil jaune fluo se couche lentement sur la capitale, tandis que l’acétophénone embaume l’air parisien. Les yeux des français, eux, sont rivés vers le petit écran. La voix des journalistes tremble, leurs mains s’agitent, leur regard est perçant, le bandeau « ALERTE INFO » clignote en bas. Les français l’ont compris : cette fois c’est grave. 34 voyous ont ravagé le service de réanimation et ont agressé son personnel. La réanimation !

La réanimation, pour ceux d’entre nous qui ont eu le malheur de la côtoyer, c’est d’abord des lumières lugubres, des chuchotements pressés, sans oublier bien sûr le bruit cadencé des moniteurs cardiotensionnels, que l’infirmière met de temps à autre sur le mode « muet »… comme pour nous rassurer...

La réanimation c’est aussi le service où il faut faire des choix…et vite… Chacun d’entre eux est un ultimatum bousculant toujours un peu plus notre morale. « Soit on l'opère demain mais la probailité qu'il décède au cours de l'opération est de 50%, soit on ne l'opère pas, mais son espérance de vie ne sera que de 2 mois »

C’est ce « sanctuaire » qui fut sauvagement attaqué par ces 34 « terroristes". Ils doivent payer. Quoi de mieux que le traditionnel bûcher politico-médiatique ? Redoutablement efficace, il a la particularité de vous tuer tout en vous laissant vivre.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, la vérité a fini par prendre l’escalier.

L’état a accusé à tort 34 innocents. Ils seront marqués à vie par cette injustice, quels que soient le nombre de communiqués et de reportages tentant misérablement de les réhabiliter.

Leçon retenue?


Mais cette fois nos responsables politiques tout comme nos médias ont tiré les leçons de ce fiasco et ont juré en chœur qu’ils redoubleraient de vigilance, que les informations seraient épluchées, décortiquées, analysées, confrontées… TOUTES les informations.

Toutes ? Non ! Les fake news islamophobes résistent encore et toujours à l’expression de la vérité.


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Ce 1er mai, Kamel Bencheikh, un écrivain algérien inconnu du grand public (voire du public tout court…), publie une petite bombe sur Facebook. Sa fille a été victime d’une discrimination vestimentaire. Kamel débute son réquisitoire par un affectueux :

«  JE REVENDIQUE MON ISLAMOPHOBIE, tout me donne raison pour la chouchouter » 

« Tout ? » en effet même des faits qui sortent tout droit de son imaginaire. Il y explique sa « détestation de cette religion » ainsi que la nécessité de son «islamophobie militante». Pour donner du crédit à son accusation, il décrit le supposé agresseur comme étant un «barbu». Étonnant pour quelqu’un qui se plaint de discrimination liée à l’apparence…


Pour aller plus loin, il est tout de même étrange qu’un homme ayant théorisé la détestation de l’islam et des musulmans avec une virulence inouïe depuis plusieurs années, voit justement sa fille être victime d’un grand méchant barbu lui intimant de se conformer au code vestimentaire islamique. Quelle coïncidence !

En tout cas, cette « coïncidence » n’a mis la puce à l’oreille ni aux médias ni à nos responsables politiques.

L’info est reprise en chœur (ils ne prennent même plus la peine d’employer le conditionnel…) : jean messiha (recordman de fake news), lydia guirous, andré bercoff, jacques myard mais plus grave encore…marlène schiappa ! qui n’a semble-t-il pas tiré les leçons du scandale de l’hôpital. C’est bien connu, pour faire oublier une fake news, relayez-en une deuxième !

Fait encore plus étonnant, la RATP explique qu’elle a contacté à plusieurs reprises Kamel Bencheikh (ainsi que la prétendue victime) et que ces derniers ont refusé de communiquer à la RATP leur version des faits. Ils ont également refuser de faire une réclamation.

Il faudra attendre encore quelques jours pour l’on puisse enfin avoir la version du conducteur. Le délégué syndical s’en fait le relai sur RMC :

« Cet agent se serait arrêté sur l’arrêt du 60, arrêt commun avec une autre ligne, et les deux jeunes filles qui étaient en train de fumer n’auraient prêté aucune attention à ce chauffeur de bus. Il a donc décidé de repartir. C’est une fois arrivé 30 mètres plus loin, au feu, qu’il s’est retrouvé avec ces deux personnes à vouloir rentrer hors de l’arrêt et c’est là qu’il a refusé. »

À noter que sur twitter, les témoignages de conducteur de bus ayant connu une situation similaire affluent. "Un usager qui demande à monter hors de l’arrêt  et qu'on refuse, c’est tous les jours".

Le conducteur a cependant reconnu avoir commis une faute en refusant ces deux femmes (l’heure était effectivement tardive).

Dans toute leur perversion, nombre de médias publieront « Affaire de la jupe : le conducteur reconnaît une faute de service» au lieu de mettre en avant le fait que ce dernier nie en bloc avoir refusé une femme au motif de son apparence vestimentaire (réel objet de la polémique).


Les derniers éléments de l'affaire indiquent clairement que toute cette histoire n'est qu'un énième mensonge destiné à s'en prendre une fois de plus à la communauté musulmane.

Ironie du sort, Kamel Bencheikh expliquait dans son texte initial publié sur facebook, qu’il luttait contre la manipulation des femmes par leur père ou leur mari.

Amusés, on ne peut que se demander si l’idée de cette fakenews a germé dans la tête de sa fille ou n’est-ce pas plutôt le père qui a instrumentalisé sa fille au service de son délirant militantisme islamophobe ? Le père a-t-il forcé sa fille à inventé cette histoire de toute pièce ?  Mystère…

Mais cessons de donner de l’importance à ces agitateurs agités. Pensons plutôt à ce conducteur de bus qui est depuis quelques jours la cible de cet acharnement. En l’espace de quelques heures, sa vie professionnelle a basculé. Le syndicaliste interviewé ce matin par JJ Bourdin nous décrit un homme en pleine souffrance, ainsi qu’une famille abattue.


On pense qu’il suffit de publier un communiqué indiquant « Finalement blabla a menti blabla la vie continue blabla il va s’en remettre blabla ». Or justement NON. On ne se remet pas spontanément d’un tel acharnement. Les conséquences de ce dernier peuvent être terribles sur le plan psychologique, aussi bien pour le premier concerné, que pour sa femme et ses enfants.


A quand la reconnaissance du délit de dénonciation calomnieuse médiatique multirécidiviste? 


L. AMRANI

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