UNE VISION DIFFERENTE DES ASSOCIATIONS
- E. Dufier
- 10 mai 2019
- 5 min de lecture
« un article à but non lucratif »
La plupart du temps, « association » rime avec « don ». Je voudrais prouver ici que ce n’est pas toujours et nécessairement le cas.

J’ai pu participer pour la première fois il y a quelques semaines à la Rencontre Annuelle des Musulmans de France qui se tient au Bourget chaque année durant quelques jours en avril. Je me suis alors aventurée au Forum Génér'Action, un espace dédié à la jeunesse et à l’engagement associatif. Arrivée sur place je me suis retrouvée face à des milliers de stands, sans exagérer. Ou en tout cas des centaines, mais pas moins je vous l’assure. Ils étaient innombrables avec chacun leur lot de bénévoles et une identité graphique toujours bien respectée. Certains de ces stands m’ont semblés plus marquants que d’autres. Pourquoi ? Sans doute au vu de l’ampleur de leurs actions me direz-vous. Et bien non pas forcément.
Au milieu de ce que l’on aurait pu prendre pour « un souk des temps modernes logé dans un immense et infini hangar », j’ai, en déambulant, découvert des stands aux couleurs multiples, aguichantes, où se vendaient toute sorte d’objets du quotidien. Sous mes yeux des cultures s’entrechoquaient ici et là avec notre identité française bien perceptible en toile de fond. Toutes les couleurs ethniques imaginables étaient là à chaque petit carrefour avec un objectif commun... : vous toucher en plein coeur.
Dans ce petit témoignage que je vous livre ici j’aimerai poser un autre regard sur les associations que celui du donateur potentiel auquel on veut absolument soutirer de l’argent. En effet j’ai redécouvert, avec zéro sou en poche et simplement un sourire béat scotché en permanence sur le visage à quel point l’Islam est une religion de paix, une religion d’entraide, de fraternité. Cette redécouverte de ce que peut contenir une religion en terme de bienfaisance n’a pas de prix. Le nombre d’associations présentes était important et ce n’est pas surprenant au vu des dons récoltés chaque année, mais j’ai ainsi pu en rencontrer certaines qui ne mettaient pas en avant uniquement l’appel aux dons, mais qui s’astreignaient à montrer le véritable visage de ce monde et ainsi, par ce biais, pouvoir offrir un véritable visage de fraternité.

Les causes étaient toutes différentes, mais avec quelques ressemblances tout de même. La Palestine, la Syrie, le Mali, le Togo, le peuple des Rohingyas… Tous ces peuples, toutes ces souffrances abordés sous le prisme des associations via des expositions de photos, des clips vidéos, traditionnellement relégués à la catégories « faits divers » dans nos médias. Notre négligence est une faute. Oui c’est une faute de penser que parce ces souffrances apparaissent quelque part, les personnes autour de nous y pensent forcément. Toutes les causes telles que l’analphabétisme, les personnes handicapées autant physiquement que mentalement, les personnes persécutées à travers le monde, les personnes mourant de soif, de faim, les orphelins, j’aimerai qu’on ait une pensée pour ces personnes, au moins une fois, il faudrait une minute de silence pour ces individus réprimés chaque jour même si cela ne nous touche pas personnellement. J’aimerai souligner que mon but n’est pas ici de vous culpabiliser en lisant mon article, mais uniquement vous faire prendre conscience des gravités de ce monde : il existe tant de personnes dans le besoin, de personnes qui ont réellement plus besoin d’argent qu’une cathédrale à reconstruire ou bêtement un caprice de nouveau sac bien cher. C’est simpliste je sais, mais c’est vrai. J’aimerais que certains riches de ce monde puissent prendre conscience de la chance qu’ils ont de pouvoir donner sans être vraiment diminués dans leur fortune, je veux dire sans en souffrir au point d’avoir à s’inquiéter de besoins élémentaires comme se nourrir, se vêtir, se loger... Je crois que tout cela m’a rappelé au fond que l’on ne ramène rien dans sa tombe, tout ceci n’est que du matériel, du périssable.

Human Appeal, Ummah Charity, Syria Charity, collectif Hameb, le Centre Adam, le CEFA, l’Or Bleu, Peace & Trip, l’association Al Kawthar, l’association musulmane de l’Inde de la Seine Saint Denis, Union des musulmans de Blanc Mesnil, Umma Nite, Humani’Terre, l’Institut Paris Eglantine...
Beaucoup de noms d’associations font référence à l’Islam. Ce n’est pas tant pour cette référence que j’ai été touchée, le nom n’est qu’un nom... mais bien pour leurs actions plus généreuses les unes que les autres. Ces actions ont la même valeur à mes yeux que par exemple celles de la Croix Rouge. Ce sont des combats qui ne font nullement de différences entre les religions, entre les gens. Ces combats se présentaient sous mes yeux, de manière parfois ludique, accessible. Tout cela pour que nous comprenions.
Il y a celles qui ont uniquement pour but d’AIDER les populations minoritaires, certaines d’entre elles vendent de petits souvenirs, des spécialités provenant des zones concernées, des objets fabriqués par les peuples dont elles défendent la cause, des souvenirs que l’on a envie de partager avec notre entourage pour être le relai de cette prise de conscience, des images et des vidéos qui sensibilisent les gens, ce type de vidéo qui montre la véritable misère de ce monde, sans filtre, sans artifice, sans fioriture... pour que l’on plonge dans cet univers comme si l’on était seul. Seul face à sa conscience. La leçon que j’ai pu tirer de cette expérience à la RAMF est que le but de ces associations est avant tout de partager, d’avoir une visibilité telle que la foule prenne conscience de tous ces besoins. Et que qu’un simple partage peut suffire à faire avancer les choses. Voilà pourquoi aujourd’hui j’en parle. Ça peut vous sembler idiot mais je voudrai contribuer à donner de la visibilité à des associations qui sont jeunes, des associations qui ne demandent qu’à aider et pas uniquement en faisant appel aux dons, mais en prônant un partage des connaissances afin de pouvoir défendre la cause qui leur tient à cœur.
Je suis triste de dire que je n’ai pas pu donner à toutes ces associations présentes, mais j’ai fait du mieux que j’ai pu pour apporter une petite satisfaction à chacune d’elles. Et souvent elles se contentaient de mes « désolée » et elles me répondaient « c’est pas grave, le principal c’est de partager autour de vous » avec un grand sourire. J’aimerai que chaque personne qui lira cet article puisse le partager, amener le plus de personnes à prendre en considération ce que j’ai tenté de dire, peut-être maladroitement... Afin d’aider, de partager, afin que les associations soient connues et reconnues, qu’elles aient une bonne visibilité qui les poussera à faire toujours plus et ne jamais abandonner leurs missions, toutes diverses mais toutes importantes à leurs manières.
Malgré mon « non-appel aux dons », je me permets de vous inviter, vous les personnes qui lisez cet article à aller faire un tour sur les pages officielles suivantes afin de voir à quel point les objectifs sont variés et peut-être vous faire contribuer à faire ABOUTIR toutes ces nobles intentions.
I. Maaraf
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